Lesa, Lac Majeur, 14/11/2024

Elle m’a dit qu’avec l’appartement il y avait un anneau. Bien sûr, c’était la première fois que je pouvais regarder un ponton, imaginant y arrimer un jour un bateau, plus modestement une barque, si je voulais rester réaliste quant à mes compétences. Encore que le maniement des rames, non seulement comme effort mais comme direction, n’était certainement lui-même qu’une représentation fallacieuse. Le plus probable est que l’anneau serait resté vide, inutile agrément, appel inentendu. En dépit de mon ignorance totale de la navigation, de mon attirance extrêmement faible pour les eaux, l’anneau constitua un argument solide en faveur de ce lieu. L’italien accorde au terme d’anello la même polysémie que le français, y compris, je suppose, les sous-entendus érotiques. Je ne sais quel sens du mot a joué sur mon esprit (ou mon désir), mais cet embarcadère, sur ce lac, depuis la fenêtre ce prolongement, par-delà l’immeuble un morceau de nature donné, offert, payé, volé, ce me fut un appât.