Saint-Xandre 15/10/2024
L’entrée s’effectue par une immense porte de fer coulissante, qui mugit sur ses gonds lorsqu’on la met en mouvement. Peinte en bleu foncé elle semble dissimuler un hangar, un espace industriel, et je me vois rentrer le soir faisant glisser et grincer le tout comme si je pénétrais par effraction sur un chantier. Cette arrivée a de quoi surprendre, même si je comprends très vite qu’il ne s’agit que d’un sas, que la porte de l’habitation s’ouvre au fond d’un couloir. J’ai la question en tête, laisse-t-on ce pan métallique fermé toute la journée, et vit-on dans le retrait complet, ou le repousse-t-on jusqu’à permettre à d’éventuels visiteurs de sonner ou de vous appeler ? Une telle introduction aiguise la curiosité. Tandis que les appartements conventionnels s’annoncent par une étiquette à votre nom, celui-ci se dérobe jusqu’à faire naître des romans. Peut-être ai-je sans le vouloir trouvé de quoi alimenter une nouvelle production : fi de la prétention littéraire, laissons courir le frisson, pas après pas, dans les recoins ignorés, la cascade des rebondissements, découvrons la bête, celle qui dans les contes toujours suscite notre effroi.