Beaune, 02/01/2025
D’un appartement à l’autre, j’ai vu bien des traces d’histoire, j’ai vu de ces poutres centenaires qui tenaient fièrement l’arche d’un toit, j’ai vu de ces moellons incrustés parfois d’une gravure au couteau, j’ai vu de ces âtres massifs rugissant la tempête, j’ai vu de ces rosaces rococos garnissant les plafonds, et, me promenant d’un siècle à l’autre, j’aurais tout pris qui fût signé du temps.
Mais qu’en est-il de ces mêmes traces lorsqu’elles rappellent un passé religieux, qu’elles impriment à votre vie le souvenir permanent de mythes absurdes ? Le portrait de Vincent de Paul surmontant la fenêtre, front baissé et yeux de modestie, qu’en ferais-je ?
J’avais failli acquérir autrefois l’ancien palais épiscopal de Cosne-sur-Loire savamment restauré par des compagnons bâtisseurs. Entre les vitraux, l’omniprésence d’une architecture spiritualisée, n’aurais-je pas fini écrasée ? Qui, de ma détestation de l’église ou de la tyrannie de l’église l’aurait finalement emporté ?
Habiter Beaune dans un ancien couvent est-ce respirer simplement la beauté ou est-il des beautés malignes, insidieuses, pernicieuses, qui émoussent votre vigilance, votre sens critique et vous transforment en bonne sœur, sœur bonne, vous qui vous verriez plutôt sœur filandière ?