Quimper

Quimper, 28/01/2025

La tempête portait le beau nom d’Herminia, ce qui ne l’empêchait pas, comme toutes les tempêtes, d’entraîner ravages et destructions, de signer de son beau nom un vilain paysage. Les deux cours sillonnant la ville, l’Odet et le Steïr, charriaient en ce jour des eaux brunes et houleuses, dont le débit ensauvagé montrait ce dont ils étaient capables, inonder la ville leur serait jeu facile.

Étonnamment, et en dépit de tous les pronostics, apparut du soleil, de ces éclaircies de janvier qui font oublier temporairement les ciels brouillés indéfinis. Il n’y eut donc que les rivières pour rappeler l’emportement des pluies, l’époumonement des vents.

C’est à leur confluent (Kemper) que je me suis rendue, là où demain baigneront les bâtisses, s’engloutiront les dalles et les trottoirs, dériveront les feuillages, les branchages. Et c’est précisément en ce lieu de hasard que m’a plu la maison, son poids de granit résistant aux assauts séculaires, son usure tranquille, sa manière tout à elle de dialoguer avec les éléments, comme si, familière des colères de Poséidon, elle n’en écoutait plus que l’expression primesautière.